Des talents et jeunes ambitieux en Côte d’Ivoire, contrairement à ce que certains peuvent penser, il y en a. Nicanor N’gouan et son associé Gilles Gohou Gnanagbe sont la parfaite illustration de ces jeunes ambitieux qui désirent conquérir l’Afrique et le reste du monde grâce à leurs idées et projets. L’un vivant actuellement au Canada pour ses études (Nicanor), et l’autre (Gilles) étant en Côte d’Ivoire, ces entrepreneurs projettent de conquérir le monde avec leur réseau social.
Ce réseau social est dédiée aux témoignages clients et une marketplace pour les Petite et Moyenne Entreprises et professionnels, leur permettant de vendre leurs produits et services localement. Autrement dit, sur leur application les utilisateurs peuvent accéder à différentes fonctionnalités d’un réseau social, mais ils peuvent surtout faire des retours d’expériences et recommandations d’offres ou services. Consumap, c’est le nom qu’a donné Nicanor N’Gouan à ce réseau social made in Côte d’Ivoire.
La réalisation de ce projet a débuté depuis un sacré bout de temps. Le développement de ce projet, dont les concepteurs ambitionnent gros, a connu des hauts et bas. Dans un entretien que l’un des concepteurs a bien voulu m’accorder, il relate leurs parcours, mais surtout leur ambition de développer leur marché hors de la Côte d’Ivoire.
L’idée d’un réseau social made in Côte d’Ivoire qui part d’un constat
L’idée de créer un réseau social made in Côte d’Ivoire lui (Nicanor) est venue en 2016. Le déclic est venu du manque de plateformes dédié aux consommateurs. Bien vrai que sur les médias sociaux, surtout sur Facebook, les utilisateurs donnaient leurs avis, plaintes et recommandations de divers offres ou services visibles que par ceux étant
dans ces groupes ou cercles d’amis.
« J’ai vu que les avis étaient éparpillés. À chaque fois, les gens venaient poser les mêmes questions et ils avaient les mêmes réponses. Ça se passait sur le mûr de chacun ».
À ce constat, s’ajoute la nécessité d’avoir des recommandations rapides de professionnels dans sa zone géographique. Une situation difficile lorsque l’on doit avoir recours à un prestataire dont les compétences et services sont avérés et appréciés.
“Je me suis dit : comment aider ceux qui ont besoin de recommandations de personnes fiables et professionnelles ? Tous ces avis que les utilisateurs donnent sur les plateformes, comment les rassembler en un espace dont le but sera d’aider le consommateur à faire un choix judicieux ?”Autant de questions et de constats qui ont donné vie à l’application Consumap.
Cependant, le jeune entrepreneur ne nie pas l’importance des groupes sur le réseau social Facebook, notamment celui du groupe “Un ‘consommateur’ averti en vaut deux (UCAEVD) », groupes auquel l’on pourrait assimiler le type de contenus à Consumap. ‘Il n’en est rien’, rassure Nicanor. Bien vrai que les deux plateformes regroupent des avis d’utilisateurs, il y a une différence. D’abord, Consumap est un réseau social à part entier. Ses fonctionnalités permettent de demander et de trouver un prestataire dans son rayon géographique et c’est un outil de mesure de popularité pour les marques qui y sont inscrites et qui répondent directement aux utilisateurs.
Consumap, des débuts difficiles pour le réseau social made in Côte d’Ivoire
N’ayant pas les compétences nécessaires en développement d’applications web et Mobile, Nicanor décida de faire appel à de jeunes développeurs qui ont la maitrise des différents langages de codages afin de concevoir l’application. Si ces jeunes développeurs étaient compétents, très vite, les difficultés ne tardèrent pas à se présenter. Au nombre de ceux-ci, il y avait le manque de concentration et surtout le manque de professionnalisme qui faisait perdre du temps et de l’argent. Différentes raisons, qui expliquent le passage d’une équipe de jeunes développeurs freelance à celle d’une agence web spécialisée.
J’avoue que ça m’a couté de faire appel à une agence web spécialisée pour la mise sur pied de mon projet, mais ça en valait la peine. Le travail était méthodique et on avait des résultats probants. En gros, le cahier de charge de base a été respecté ainsi que le délai d’exécution. a t-il indiqué.
En 2017, le réseau social made in Côte d’Ivoire, était présenté sur le plateau de l’émission de télé C’midi. Bien vrai qu’à cette époque, l’on parlait encore de la version Beta, le pique de téléchargement dépassa les prévisions du concepteur. Un engouement qui a eu pour conséquence de surcharger le serveur qui finalement lâcha sous le poids du fort trafic. La correction des différents bugs et l’augmentation des capacités du serveur étaient de nouvelles charges face auxquelles Nicanor ne put faire face, surtout qu’il finançait le tout sur fonds propre.
Il lui a fallu du temps (2 ans environ) pour relancer le projet, car comme il me l’a confié « J’ai décidé de mettre une pause au projet à cause des difficultés financières. Je n’ai pas abandonné pour autant. Gilles et moi avions profité de cette pause pour nous autoformer, peaufiner le projet et constituer un fonds de relance. »
Consumap, la relance et l’ambition de conquêtes du monde
Deux ans après l’arrêt involontaire, l’idée de relancer du réseau social ressurgit ; cette fois-ci, il décida de ne pas être seul à porter le projet. Il s’associa avec Gilles Gohou Gnanagbe, qui lui est du domaine des finances. Ils travaillèrent, ensemble, sur la nouvelle version et surtout sur la nouvelle vision de ce projet. Lui et son partenaire, en plus d’injecter leurs propres fonds dans ce projet, consacrèrent plusieurs weekends à repenser le projet.
« Aujourd’hui, nous travaillons nous-même sur développement de l’application. Gilles sur le développement mobile et web, et moi sur le Design, UX et la communication. » Soutien Nicanor.
Pour l’instant, c’est au moins 9 000 d’utilisateurs qui, mensuellement, sont actifs sur le réseau social made in Côte d’Ivoire. Un chiffre loin du nombre d’utilisateurs mensuels actifs sur la plateforme Facebook ; mais qui au vu du chemin parcouru demeure une avancée pour ce projet.
L’ambition de ces jeunes entrepreneurs est plus nette aujourd’hui ; il s’agit pour eux de se déployer sur l’ensemble du territoire ivoirien, conquérir l’Afrique et pourquoi pas l’Europe. C’est la raison pour laquelle, très prochainement, Consumap sera lancé au Nigéria et au Canada. Le but est d’exporter le savoir-faire ivoirien, a indiqué Nicanor N’Gouan.
La gestion des données et le business modèle du réseau social made in Côte d’Ivoire
Avec tous ces investissements et cette persévérance, comment Consumap, sera-t-elle rentable ? En guise de réponse, Nicanor N’Gouan explique qu’il y aura une market place intégrée à l’application. Les achats issus des échanges généreront des marges qui permettront au réseau social de se développer. En plus de cela, il y aura la publicité directe sur la plateforme. Une publicité respectueuse des données des utilisateurs rassure le concepteur.
Nous ne souhaitons pas commettre les mêmes erreurs et violations que Facebook (devenu Meta) » a t-il indiqué.
Du côté serveur et gestion des données, la mauvaise expérience avec les serveurs logés en Côte d’Ivoire à contraint les jeunes entrepreneurs à s’orienter vers des Backends en France. Un choix qui assujetti les données des utilisateurs aux normes et lois sur les données à caractères personnels de l’Union européenne. L’objectif à court terme est de maintenir, en totalité, la base de données utilisateurs sur des serveurs locaux (en Côte d’Ivoire).
Nicanor n’a pas manqué de préciser qu’il y a encore du chemin à faire pour que des réseaux sociaux made in Côte d’Ivoire émergent ; quand l’on sait que des géants comme Facebook, Google ont une très grande influence sur nos habitudes.
‘Aujourd’hui, le marché est violent, il nous faut être smart en proposant des projets qui correspondent à nos besoins immédiats. Copier, c’est bien, mais proposer des solutions adaptées c’est l’idéal » a indiqué le concepteur de Consumap.
Nicanor N’gouan et Gilles Gohou Gnanagbe comptent mener à bout ce projet. C’est la raison pour laquelle ils prévoient s’investir davantage afin de continuer de donner vie à leurs ambitions qui contribueront à valoriser le savoir-faire made in Côte d’Ivoire.
Pour Nicanor, cet investissement sera par exemple, dès la fin de ses études, de revenir en Côte d’Ivoire.
Vous pouvez télécharger l’application ici : Consumap.
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